Етногенеза Јужних Словена

Татомир П. Вукановић

 

T. P. VUKANOVIC

 

L’ETHNOGENÈSE DES SLAVES DU SUD

 

RÉSUMÉ

 

1. Bulgares  322

2. Yougoslaves  323

3. Macédoniens  323

4. Musulmans  326

5. Slovènes  327

6. Serbes  328

7. Croates  329

8. Monténégrins  331

 

Illustrations  332

I. Croquis dans le texte  332

II. Planches hors texte  336

III. Planches hors texte en couleurs  338

IV. Cartes géographiques et cartogrammes  338

Composition de l'ethnogenèse des Slaves du Sud  338

 

 

Les prodessus de l’ethnogenèse des Slaves du Sud étaient, depuis les temps les plus reculés, de caractère génénral et de caractère régional. Ceux de caractère général avaient 'embrassé, plus d’une fois, deux ou plusieurs peuples sud-slaves, tandis que ces autres, de caractère régional, avaient lieu pour la plupart dans la continuité d’un groupe ethnique, d’une tribu ou d’un peuple. Et tout cela toujours en fonction des conditons gégraphiques, socio-historiques et économiques.

 

Le processus de l’ethnogenèse des Slaves du Sud comprend diverses périodes de l’évolution socio-historique, à savoir: 1. l’époqu'e des groupes ethniques et des tribus qui tombe à l’âge de la vie proto-slave et vieilleslave des peuples Slaves; 2. l’âge des tribus et des peuplés qui comprend les formations 'ethniques slaves de la vie tribale et la constitution des peuples sud-slaves; 3. la phase du façonnement ethnique des peuples sudslaves et de la création des nations. Dan cetste dernière phase se trouvent, en génénral, les peuples sud-slaves à l’heure actuelle.

 

Toutes les phases historico-ethniques énumerées de l’origine et de l’évolution de l’ethnogenèse des Slaves du Sud ne se développaient pas simultanément dans toutes lés régions géographiques des pas ballèaniqus et des autres pays habités par le Slaves du Sud et encore moins sur le même modèle. Bien au contraire, les racines de l’ethnogenèse et la part prise part la continuité des acquisitions culturelles de différentes tribus et de différents peuples, étaient très souvent tout à fait hétérogènes à l’intérieur des groupes ethniques, des tribus, des peuples et des nations particuliers des Slaves du Sud, dans l(e cadre des époques susmentionnées et des proceussus de l’ethnogenèse des Slaves du Sud.

 

L’ethnogenèse des Slaves du Sud est un problème très compliqué et particulièrement complexée. Elle est quelque chose de spécifique et entièrement différent de l’ethnogenèse des autres peuples slaves et des autres peuples du monde en général. L’examen combiné des donné'es que fournissent l’archéologie, la paléo-ethnologie, la paléo-linguistique,

 

 

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l’histoire, l’ethnologie historique et les autres sciences, apparentées à cettle dernière, permet d’envisager le problème de l’ethnogenèse des Slaves balkaniques avec assez de fondement.

 

Dans l’étude de l’ethnogenèse des Slaves du Sud nous avons utilisé la méthodologie fonctionnelle ethnologique, en y superposant toutes les autres méthodes ethnologiques qui y étaient applicables ainsi que la méthodologie des sciences ethnologiques auxliaires.

 

Le présent travail montr'e, en grand traits, quels peuples, tribus et groupes ethniques avaient pris part à l’ethnogenèse des Slaves du Sud, dans quelle forme et dans quelle étendue, au cours de quinze siècles écoulés, aussi bien à l’époque des groupes ethniques et des tribus qu’à l’époque des tribus ethniques et des peuples et finalement à celle des peuples et des nations. Certains problèmes et phénomènes relatifs à la problématique de la continuité et de l’ethnogenèse de la population autochtone des Balkans et des diverses tribus et divers peuples conquérants parmi les Slaves du Sud dans l'ethnos desquels ceux-là sont tissés pour la plupart par voie d’assimilation, ont été envisagés d’une façon plus circonstanciée que les autres, ce qui dépendaient, d’un côté, des sources et de la littérature disponibles, et de l’autre de l’importance des problèmes et des phénomènes mêmes et de la part qu’ils avaient prise à l’ethnogenése des Slaves du Sud. Les études ultérieures, d’abord de type collectif et complexe, fourniront des résultats mieux fondés et plus universellement valables dans tous les domaines de la problématique en question que nous n’étions pas en état d’étudier, d’examiner et d’elaborer et présenter de cette façon-ci avec nos propres moyens.

 

Certains éléments et phénomènes de continuité et d’emprunt dans l’économie, la vie populaire et les acquisitions culturelles que les peuples autochtones avaient transmis aux Slaves du Sud, au cours de cinq premiers siècles de la vie slave dans la Péninsule Balkanique et aux pays avoisinants, sont basés sur les 'emprunts aux modèles anciens aussi bien que sur l’ethnogenèse par voie de symbiose, par les échanges individuels et de groupe, par voie d'e refontes ethniques des aborigènes balkaniques et autres peuples voisins 'et conquérants, en groupes ethniques, tribus et peuples sud-slaves. Ces importantes refontes ethniques avaient lieu surtout dans la période du VIIe au XIe siècle de la nouvelle ère. Il faut ajouter à cela aussi certaines imitations et certains emprunts dans le domaine de la culture qui s’étaient produits dans la société féodale du Moyen âge, au sein des classes priviliégiées, qui prenaient example sur les Byzantins et les populations romanes des Balkans. Ceci se voit dans le costume de la classe féodale, dans son architecture, se sculpture, les produits des métiers artistiques. Les groupes ethniques et les tribus agricoles et pastoraux n’abandonnaient leurs coutumes patriarcales qu’à contrecoeur pour adopter les acquisitions de la cultur'e étrangère de renaissance, qui leur étaient inaccessibles et économiquement hors d’atteinte pendant quelques premiers siècles. Pour un tel héritage étaient nécessaires la symbiose et l’assimilation des peuples autochtones ainsi que le

 

 

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progrès des tribus et des peuples slav'es dans le domaine de la culture et de la vie en général. C’est seulement lorsque les Slaves avaient atteint le niveau des peuples autochtones des Balkans qu’a commencé le stade de l’ethnogenèse où les aborigènes se fondaient dans les tribus et les peuples slaves.

 

Au cours des premiers siècles de leur histoire ethnique dans ha Péninsule Balkanique les groupes ethniques, les tribus et les peuples slaves édifiaient leurs habitats et les monuments architectoniques sur les fondations détruites de la culture byzantine 'et romane. Ensuite, ils adoptaient entièrement l’architecture et l’art de bâtir des Illyriens, Thraces, Dardanes et Celtes, ce1 qui s’étaient produit en effet graduellement avec l’ethnogenèse des peuples autochtones des Balkans.

 

Comme on a déjà mis en relief dans la science, la physionomie de la population de la Péninsule Balkanique avait entièrement changé à partir des premières décennies du VIIe siècle, il s’était produit un revirement ethnique génénral. [1] Graduellement, les aborigènes prenaient place, sous tous les aspects, dans l’ethnogenèse de la population slave, se fusionnant avec les groupes ethniques, les tribus et les peuples de l’ethnos slave.

 

Au cours du processus historique de longue durée, pendant la période médiévale, la symbiose entre Byzance et les Slaves du Sud a donné d’importants résultats pour les peuples sud-slaves. Les Slaves du Sud étaient ceux qui acceptaient et Byzance fournissait les acquisitions de la culture matérielle aussi bien que spirituelle, et de l’organisation sociale, tant hellénique que sa propre — byzantine. Les peuples sudslaves adoptaient ces acquisitions en devenant leurs gardiens. [2] Chez les Slaves macédoniens et les Serbes et, en partie aussi chez les Bulgares, de la symbiose a résulté, pour une bonne part, également l’ethnogenèse, transvasant la population byzantine en ethnos sud-slaves susmentionnés. Parallèlement à cela, les Romains étaient ceux qui donnaient les acquisitions de leur culture et les Slaves du Sud adoptaient ces acquisitions et les incorporaient à leur héritage ethnique et culturel, basé sur l’ethnogenèse.

 

La continuité, les analogies, les emprunts dans le domaine d'e la vie et de l’économie populaires entre les peuples autochtones et les Slaves des Balkans apparaissent dans les éléments essentiels dé la vie populaire, de sorte qu’ils forment la composante de base dans l’ethnogenèse des groupes ethniques, des tribus et des peuplés sud-slaves. Les populations autochtones continuent, d’un côté, leur vie classique et les Slaves du Sud, de l’autre, s’adaptent en partie à cette vie, pour la plupart là où les aborigènes balkaniques s’inclu'ent directement dans l’ethnos sudslave, là où ils se slavisent.

 

 

1. Cfr. G. Ostrogorski: Vizantija i Sloveni. Beograd 1970, p. 9.

 

2. Cfr. G. Ostrogorski: op. cit. p. 45; M. N. Djurić: Homerova Odiseja u ogledalu naših narodnih pesama; Živa antika, v. III, 1—2, Skopje 1953, pp. 21—44; N. M. Savić: Antičke paralele narodne pesme Kraljević Marko i vila. Živa antika v. V, 1 (1955), pp. 68—72.

 

 

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A partir de la fin du Moyen âge (moitié du XVe siècle) jusqu’à la fin du XVIIIe siècle et en partie aussi au XIXe siècle il s’étaient produites certaines refontes 'et assimilations de certaines tribus et certains peuples ainsi que groupes ethniques en un autre peuple au groupe ethnique sud-slave. Dans cette époque, de telles assimilations et refontes ethniques se produisaient entre les peuples sud-slaves et également de l’assimilation de la population valaque des Balkans, d'es Aromuns (Tzintzares) et Saxons. Ce fut aussi l’époque de la formation des Musulmans en tant qu’ethnos, ce qui est en dépendance de l’arrivée des Turcs dans la Péninsule Balkanique, resp. avec la propagation de l’islam parmi les peuples balkaniques.

 

Nombreux peuples antiques et médiévaux représentent un stade indo-européen dans le processus général de l’évolution de l’humanité. C’est, au fait, le stade qui avait son précurseur dans les tribus et les peuples pré-indo-européens japhétiques — alarodiens. Les tribus et les peuples de ce stacte ancien dans l’évolution de l’humanité n’ont pas vécu jusqu’à notre temps et nous pouvons en parler uniquement se basant sur les restes de leur culture matérielle et spirituelle, ensemble avec leur lange qui sont conservés bans la culture et les langues des peuples modernes comme survivances ou pétrifications qui ont pris part à leur ethnogenèse. Ces phénomènes sont parfois documentés aussi par différentes données archéologiques et pour la plupart par l’héritage culturel tissé dans la mentalité de ces peuples et dans les autres caractères et propriétés ethnologiques et anthropologiques.

 

Cependant, aucun peuple du monde ne disparaît sans laisser de trace de l’endroit où il avait vécu et, une fois descendu dte la scène historique, il continue en général de vivre dans la vie culturelle de la population qui après lui poursuit l’existence dans ce territoire. De cette façon, nombreux phénomènes de la vie et de l’organisation sociale, de la culture spirituelle et matérielle et de la langue des grupes ethniques, tribus et peuples anciens balkaniques, sont tissés dans les peuples balkaniques modernes, 'et particulièrement dans les Slaves du Sud, comme composante de leur ethnogenèse.

 

A un passé reculé appartiennent nombreux phénomènes et problèmes de l’ethnogenèse des peuples anciens de Balkans ainsi que des grands conquérants 'et envahisseurs que la vague de la grande migration des peuples avait pris dans le passé historique lointain et apportés dans les Balkans et les pays avoisinants, habités par les tribus et groupes ethniques slaves, processus que nous avons présenté dans cette étude dans une certaine mesure.

 

A cet 'endroit il s’impose la question suivante qui se rapporte pour la plupart à la mentalité des populations autochtones des Balkans, tissée dans la mentalité des Slaves du Sud par voie d’ethnogenèse. C’est que différents éléments et phénomènes de la mentalité des peuples et tribus anciens des Balkans, adoptés par l'es Slaves du Sud, se sont maintenus

 

 

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depuis les temps anciens jusqu’au début du XXe siècle, conservant pour la plupart, de façon permanente, leur vitalité dans les conditions qui différaient totalement de celles qui ont donné lieu à leur apparition. Certains de ces problèmes et phénomènes se sont montrés plus vitaux, plus répandus et plus stables que les autres.

 

Comme K. Marx l’avait mentionné dans un passage, les formes du folklore et de l’ethnographie patriarcaux ont une grande importance dans la mentalité des peuples et tribus tant qu’ ils occupent un degré bas de 1’évolution culturelle. [3] La société patriarcale des Slaves du Sud possédait, 'en effet, à l’époque féedale, une mentalité spécifique plus païenne, plus archaïques et plus stérile que la mentalité des peuples autochtones des Balkanes, que les Slaves du Sud avaient adoptée comme superstructure dans leur patrimoine, bien que cette mentalité fût au fond païenne. La population balkanique ancienne, que les Slaves du Sud avaient assimilée, l’emportait sur ceux-ci par la force de sa culture et surtout de son économie qui était plus développée que celle des Slaves du Sud. Ce fut la principale cause de la survivance de cette mentalité ancienne qui continuait de vivre dans la nouvelle structure ethnique sud-slave, comme héritage archaïque des Balkans. A la fin il faut, de toute façon, ajouter aussi la misère des masses paysannes et ouvrières, aussi bien au temps du féodalisme qu’à l’époque capitaliste, leur impuissance totalle devant les forces aveugles des seigneurs féodaux et des capitalistes, ce qui a favorisé l’enracionement de la religion patriarcale et de diverses confessions qui s’étaient greffées en superstructure sur le paganisme, lé plus souvent parce que c’était profitable du point de vue économique et rendait possible d’attirer les masses populaires, dans leurs rangs et de les gagner pour leurs idées. [4]

 

Les matériaux ethnologiques que nous avons 'exposés dans le présent travail, témoignent d’une façon claire que les peuples sud-slaves, dans leur pays d’origine déjà, avant leur installation dans les Balkans, différaient les uns des autres par leur culture et leur mentalité aussi bi'en que par la protoethnogenèse dans la Péninsule Balkanique, où les voies que suivait l’ethnogenèse étaient également variées, ce qui a donné lieu à la création et à la formation des peuples sud-slaves particuliers et à la désunion de leur propriétés et caractéristiques ethniques, bien entendu avec les composantes ethniques slaves et paléobalkaniques congénères.

 

A travers le long processus historico-économique de l’évolution, les groupes ethniques et tribus slaves s’étaient formés en peuples suivants:

 

 

3. Cfr. К. Маркс: Введение к „Критике политической экономии“. — Собрание сочинений, в. XII, 1, Партиздат 1933, n. 200.

 

4. Cfr. В. И. Ленин: Об отношении рабочей партии к религии. Соч. изд. 4, v. XV, pp. 374—375.

 

 

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1. BULGARES

 

Parmi les Slaves des Balkans modernes les Bulgares constituent un peuple distinct aussi bien par leur histoire protoethnique que par leur ethnogenèse du début du Moyen âge. [5] Cette particularité est, en effet, une spécificité exceptionnelle. En substance, dans leur ethnogenèse les Bulgares ont, à côté des éléments slaves qui s’étaient greffés par voie d’ethnogenèse sur leur origine turco-tartare, dans leur ethnogenèse dans la Péninsule Balkanique, assumé également l’ethnos thrace. C’est un fait connu dans la science que les Thraces appartenait au groupement anthropologique blond de l’Europe du Nord. Dans la Pénisule Balkanique, comme immigrés, ils avaient trouvé la population ancienne qui était originaire de l’Asie Mineure et qui possédait une culture assez développée. Les Thraces s’étaient mêlés avec cette population ancienne et au cours d’un long processus historique s’étaient formés en peuple thrace uni. Se mêlant de dette façon au point de vue anthropologique ils ont adopté de nombreux éléments de la culture de leur prédécesseurs. Lorsque les Bulgares étaient arrivés dans les Balkans, le peuple thrace ainsi formé, fut assimilé par les Bulgares. L’assimilation et la fusion avaient duré pendant plusieurs siècles. L’atrocité guerrière dtes tribus thraces et leur mépris de la mort sont tissés dans l’ethnogenèse du peuple bulgare.

 

Les peuples sud-slaves: Serbes et Macédoniens, avaient joué un rôle particulier dans l’ethnogenèse dies Bulgares. C’est qu’un nombre assez important de groupes ethniques de ces peuples ont été assimilés dans le haut Moyen âge par les groupes ethniques bulgares, se transformant en ethnos bulgare qui vit actuellement en Bulgarie.

 

Parallèlement à cela, il est digne de mention que même certains groupes ethniques byzantins étaient assimilés sporadiquement par l’ethnos bulgare. Cette assimilation a eu également lieu à l’époque du féodalisme médiéval.

 

Les pasteurs anciens des Balkans, les Valaques, avaient également pris part à l’ethnogenèse du peuple bulgare qui les avait assimilés et transformés en Bulgares.

 

Dans les régions minières, vers la fin du Moyten âge, il se produisait l’assimilation des Saxons par l’ethnos bulgare, de sorte qu’aussi ce derniers ont pris part à l’ethnogenèse du peuple bulgore.

 

A la fin, il fait mentionner aussi l’influence turque 'et le rôle qu’elle avait joué dans la continuité de la culture orientale et tout particulièrement turque dans la culture et, en partie aussi, dans l’ethnogenèse des Bulgares. [6]

 

 

5. Cfr. P. Skok: Etimologijski rječnik hrvatskoga ili srpskoga jezika, t. I. Zagreb 1971, pp. 228—229. D’après son origine, c’est l’appellation de la tribu turcotartare = „métis“ (autres hypothèses sur l’origine et la signification du nom voir là).

 

6. Cfr. Angelov D.: Obrazuvane na balgarskata narodnost, Sofia 1971; Veleva M.: Sintez na etničeskite elementi v bagarskoto narodno obleklo. — Izvestija na etnografskia institut i muzeî. Sofia 1965, t. VIII, pp. 65—75; Georgijev V.: Genezisat na balkanskite narodi. „Etnogenezis i kulturno nasledstvo na balgarskija narod". Sofia 1971; Gandev H.: Bagarskata narodnost prez XV vek. Demogratsko i etnografsko izledvane. Sofia 1972; Litavrin G.: Bolgaria i Vizantia XI—XII vv. Moskva 1960; Mitova-Džonova M. D.: Arheologičeski danni za selskata nosia v severozapadna Balgaria prez XIV v. Isvestia na Etn. inst. s muzeî, t. III, BAN, Sofia 1958, pp. 51—59; Romanski St.: Etnički problemi u južnite slavani ot ezikovo gledište. — Sbornik I sjezdu slovenských geografu a ethnografu v Praze 1924, Praha 1924, pp. 355—358; Stančev S.: Slavani i Prebolgari v starobalgarskata kultura. „Argeologia“, No 4, Sofia 1964.

 

 

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2. YOUGOSLAVES

 

Dans les premiers siècles du temps moderne, les Slaves du Sud commencent à utiliser le terme de Yougoslave comme nom du peuple. Il est basé su ries origines du mouvement illyrien qui a joué un rôle déterminé dans le passé écoulé des Slaves du Sud. C’est le temps où apparaissent les armes unies de la Bosnie de la Serbie, de la Slavonie, de la Croatie, de la Dalmatie et du Littoral, auxquelles on ajoute aussi celles des pays macédoniens. C’était, en effet, l’idéologie livresque de l’union yougoslave qui avait atteint, en 1595, l’apogée de son pouvoir ascendant, comprenant et glorifiant l’empire slave dans une fraternité raisonnée et solide. Ces idées rayonnaient parmi les Slaves des Balkans et, par endroits, aussi parmi les Musulmans, jusqu’à la fin du XIXe siècle et même après ce temps 'et portaient en soi tous les traits distinctifs et toutes les caractéristiques de leur époque: féodalisme et le commencement et le développement du capitalisme dans les pays balkaniques. [7]

 

Ce terme apparaît comme ethnicon même aux XIXe et XXe siècles, à l’époque capitaliste, avec une fonction considérablement modifiée, sur la base de la fraternité et de l’unité des peuples yougoslaves.

 

Plus récemment, dans l’époque socialiste du développement des Slaves du Sud 'et des autres peuples balkaniques, ce terme est également cultivé pour désigner l’ethnicon (nationalité), sur les fondements de la désignation de fraternité et d’unité des peuples yougoslaves. Par conséquent, la patrie de cette dénomination socialiste est la RSFY.

 

 

3. MACÉDONIENS

 

Las Slaves macédoniens, ou Macédoslaves, occupent, par leur histoire 'ethnique, une place à part parmi les Slaves des Balkans. L’ethnos macédonien slave se développait dans un passé historique spécifique du VIe au XVIe siècle. Dans les premières phases de leur passé historique, les tribus et les groupes slaves qui constituaient les Macédoslaves, s’étendaient depuis le Danube, par la vallée du Timok, la vallée de la Morava du Sud et le bassin du Vardar jusqu’à Salonique. Ces tribus avaient assimilé dans leur fonds de population de nombreux peuples et tribus qui avaient habité les régions géographiques ci-dessus énumérées. Nous en mentionnons les Dacoromans, les Thraces, les Dardanes, les Illyriens,

 

 

7. Cfr. A. Solovjev: Postanak ilirske heraldike ii porodica Ohmućević. Glasnik Skopskog n.dr. XII, Skoplje 1933, pp. 105—107; M. Dinić: Relja Ohmućević. Istorija i predanje. Zbornik radova Vizantološkog instituta, t. IX, Beograd, 1966, pp. 95—117.

 

 

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les Byzantins et les Macédoromans. Ils ont tous, se mêlant et s’interpénétrant avec les Macédoslaves, contribué plus ou moins à la formation des Macédoniens, c.à.d. du peuple macédonien actuel, au cours d’un long processus historique qui avait duré mille ans. Il y faut, de toute façon, ajouter également certains groupes de populations serbe, saxonne et bulgare, lesquels, de même que les peuples autochtones des Balkans, dans la plupart des cas par voie de symbiose, se sont transformés, certains au course de mille ans, certains autres en quelques siècels, en Macédoslaves, c.à.d. Macédoniens. Ce peuple vital sud-slave a réussi de créer son propre patrimoine culturel qui avait rayonné pendant des siècles parmi les autres peuples de la Péninsule Balkanique, particulièrement les Slaves du Sud et aussi, considérablement au-delà de leurs frontières parmi les autres Slaves de l’Ouest et les Slaves de L’Est.

 

Toute la zone des groupes ethniques qui s’étend des deux côtés de la frontière actuelle entre la Yugoslavie et la Bulgarie, depuis le Danube au nord jusqu’à la Grèce au sud (Šops — Torlaks) est habitée, depuis l’antiquité par la population de l’ethnogenèse macédoslave. Au cours d’un long processus historique elle s’est transformée d’un côté en Serbes et de l’autre en Bulgares et cela: dans la zone susmentionnée ethnique et géographique depuis le Danube jusqu’à la région de Vranjska Pčinja au sud de la Serbie du côté serbe en Serbes et du côté bulgare de la frontière d’Etat en Bulgares. Pourtant, malgré cela, bien que quinze siècle de leur histoire ethnique se soient écoulés, ces habitants ont conservé par endroits, dans une rare fraîcheur, certains phénomènes de la mentalité jusquà nos jours, traits qui sont, en effet, la partie intégrante du patrimoine culturel éx de l’ethnos macédonien. Cesi se manifeste surtout parmi la population serbe depuis la région de Crna Trava au nord, jusqu’aux régions de Vranjska Pčinja et de Preševska Moravica au sud et jusqu’aux régions de Kriva Reka, Morava Inférieure, Morava Supérieure, Sirinić, Sretačka Župa et Gora et Opolje dans la province de Kosovo. Lies coutumes et les croyances populaires et, en général, la vie de la population aussi bien urbaine que rurale et, dans une considérable mesure, aussi le parler du peuple, sont au fond le patromoine ancien des Slaves macédoniens, dont les tribus et groupes ethniques se sont maintenus dans leur ethnos macédoslave, préciséments dans ces régions.

 

Dans la culture spirituelle des Macédoniens et des Serbes dans les régions géographiques limitrophes de Skopska Crna Gora, du bassin de Skopje, de Žegligovo et de Kumanovska Pčinja (en Macédoine) et de Morava Supérieure, Izmornik, Kriva Reka (Kosovo) et de Vranjska Pčinja, Preševska Moravica et Vranjsko Pomoravlje (sud de la Serbie) on observe les mêmes caractères dans la culture et la reproduction de la création épique et musicale. Ces régions forment, en effet, av'ec leur population, un cercle culturel uniforme de la création dans le domaine de la culture musicale. Cette constatation nous mène a affirrher qu’il s’agit, dans ce cas-ci, d’une grande affinité entre les groupes ethniques des peuples serbe et macédonien sur ce territoire. Elle est, plus précisément, basée sur l’êthnogenèse macédonienne unique parmi la population serbe

 

 

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des régions citées qui s’est maintenue depuis les temps les plus reculés, comme une survivance macédonienne. Il est absolument nécessaire de souligner que la population de ces régions géographiques avait au passé les conditions analogules économico-historique pour son évolution et sa vie et qu’elle est basée collectivement sur l’ethnogenèse des Macédoslaves, relative aux Dardanes qui habitaient ces régions.

 

Parmi la population de la région de Preševska Moravica on peut entendrte une observation très caractéristique populaire serbe: „Nous ne sommes ni Serbes, ni Macédoniens, ni Bulgares, nous sommes des métis".

 

La population des régions susmentionnées de la Serbie et de Kosovo ne constitue aucun mélange ethnique. Elle est, bien au contraire, purement et uniquement serbe, mais dans son ethnogenèse elle test basée sur la population macédoslave.

 

A l’époque de la domination des Etats médiévaux serbe et bulgare dans les pays macédoniens et dans les groupes ethniques et tribus macédoniens, dans l’administration politique et ecclésiastique, les positions de sommet ont été occcupées, pendant un temps assez bref, par les Bulgares et un peu plus longtemps par les Serbes, le plus souvent divers petits princes séculiers et hauts dignitaires de l’église — amis des souverains bulgares et serbe. Ce n’était, en effet, aucun reflet d’une politique nationale quelconque bulgare et serbe; il s’agissait plutôt des aspirations de la noblesse féodale victorieuse bulgare et serbe dans les provinces conquises qui étalent jusque là sous la domination byzantine. [8]

 

Vers la fin du Moyen âge, les Macédoslaves se constituent en ethnos macédoniens. Ainsi, au XVe siècle, la principale masse de la population de la Macédoine étaient des Macédoniens. [9] Cependant, on trouvait sporadiquement aussi la population serbe tet un peu de population bulgare et, ensuite, la population valaque, des mineurs saxons, des Turcs qui régnaient en Macédoine en classe féodale privilégiée, des Grecs, des Juifs et autres.

 

Au XVIe siècle, la population serbe tet la population bulgare s’étaient déjà transformées en ethnos macédonien. Le processus de la transformation des mineurs saxons (mines de Kratovo et de Zletovo) en Macédoniens, avait également lieu au XVIe siècle. [10]

 

A partir du milieu du XVe siècle (1455), dans les sources historiques on distingue toujours les ethnicons particuliers: [11] Macédoniens, [12] Serbes et Bulgares, ce qu’on met de plus en plus en relief, de façon de plus en plus évidente, plus tard aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

 

 

8. Cfr. G. Ostrogorski: Vizantija i Sloveni. Beograd, 1970, p. 195.

 

9. G. Palikruševa — A. Stojanovski: Debarskata oblast vo šeesetite godini na XV vek. — Glasnik na Institutot za nacionalna istorija XIII, 1—2, Skopje 1969, pp. 37—55; mêmes auteurs: Etničke prilike vo severozapadna Makedonija vo XV vek. JIČ, 1—2, Beograd, 1970, pp. 33—39; M. Sokolovski: Osvrt na sastav stanovništva zapadne Makedonije u XV i XVI veku. JIČ, 1—2 (1970), pp. 22—38.

 

10. G. Palikruševa — A. Stojanovski: Etničke prilike vo severozapadnata Makedonija vo XV vek. JIČ, 1—2, pp. 22—28.

 

11. A. Stojanovski — I. Eran: Kratovska nahija vo XVI vek. JIČ 1—2 (1970), pp. 71—72.

 

12. G. Elezović: Turski spomenici I. 1. Beograd, 1940, p. 587 (Dans une vieille note il est écrit: „predel makedonskih" — „régions macédoniennes").

 

 

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Mentionnons, pour terminer, qu’à partir du milieu du XVe jusqu’à la fin du XIXe siècle, on observe un nombre important d’assimilations de la population valaque et tzintzare (aromune) par l’ethnos macédonien.

 

La servitude de cinq siècles sous le joug des Turcs avait frappé, ensemble avec les autres peuplés balkaniques, aussi le peuple macédonien. Les premières racies de l’origine et de l’évolution de la nation macédonienne, datent, de toute fačon, de même que chez les autres peuples balkaniques, d’une époque plus récente, approximativement au terme du XVIIIe siècle. [13]

 

 

4. MUSULMANS

 

Les Musulmans, en tant que peuple de Yougoslavie, sont basés, dans leur ethnogenèse, surtout sur l’ethnos dacoroman et macédoroman slavisé. Il faut, bien entendu, ajouter pour les pays des Balkans de l’Ouest, qui étaient habités en haut Moyen âge par les Goths, aussi certains éléments de l’ethnos gothique qui était déjà slavisé au Moyen âge, appartement au bogomilisme. Toute cette population témoignait d’unie grande instabilité dans leurs croyances religieuses. Persécutés violemment par les chrétiens et l’autorité féodale séculière dans tous les pays balkaniques, les bogomiles étaient décimés. Pourtant, leur mouvemtent ne fut pas exterminé, il a seulement assumé le caractère de religion double. Lorsque les Turcs arrivèrent dans les Balkans, l’islam trouva le sol le plus favorable pour son expansion parmi ces groupes 'ethniques sudslaves professant le bogomilisme ainsi que parmi les groupes ethniques des Goths slavisés, des Dacoromans (Valaques roumains) et des Macédoromans (Valaques macédoniens), surtout en Bosnie, dans quelques parties du Monténégro, de la S'erbie avec la province autonome actuelle de Kosovo et en Macédoine. Vers la fin du Moyen âge et au temps moderne les autorités turques nommaient cette population des „Bošnjaci" (Bosniens) (Bosnie, Herzégovine, Sandjak de Novi Pazar); en Macédoine cettte population était connue ppur la plupart sous le nom de Torbeši. La langue qu’il parlaient était nommée „bosnien" (,,bošna/k/če)“, tandis que les Albanais l’appelaient aussi „shkenisht" (langue slave). [14]

 

Finalement, dans l’ethnos musulman en Yougoslavie, ont été tissés, au passé reculé, les éléments du patrimoine culturel des tribus dardanoillyriennes et des grouples de pasteurs valaques, avec lesquels ils formaient un ensemble ethnique dans la phase primitive de leur formation et leur évolution ethniques; plus tard, ils assumèrent aussi de nombreuses

 

 

13. Cfr. D. Zografski: Proces konstituisanja makedonske nacije. JIČ, XIII, 4 (1969), pp. Il—28; D. Taškovski: Radjanje makedonske nacije, Beograd, 1969, pp. 1—217.

 

14. Cfr. Mladenov dans Balkanarchiv de Weigand, I, pp. 53—54; P. Skok: Lingvistička proučavanja neslovenskog stanovništva Skopske kotline, Skoplje, 1941, pp. 2, 5, (tiré à part); mêmes auteurs: Etimologijski rječnik hrvatskoga ili srpskoga jezika, t. II, pp. 487—488.

 

 

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acquisitions culturelles slaves: des Serbtes, des Monténégrins, des Croates et des Macédoniens.

 

Par l’intermède de l’islam et, tout particulièrement par les liens de mariage, dans l’ethnos musulman en Yougoslavie a été tissée, en partie, aussi la composante turquè dans l’ethnogenèse des Musulmans. [15]

 

 

5. SLOVÈNES

 

Par la situation géographique qu’ils occupent, les Slovènes avaient, de temps immémorial, une place particulière et d’une grande importance dans la communauté ethnique des Slaves du Sud. Ils étaient exposés aux coups de différents peuples, tribus et groupes ethniques, pendant des siècles et, ce qui mérite d’être mis en relief, ils tenaient toujours tête aux aspii’ations expansionistes des envahisseurs étrangers; ils étaient un os dur à ronger et surent garder leur 'ethnos Slovène. [16] Au commencement du Moyen âge déjà, les Slovènes se mêlaient avec cortains peuples anciens habitant la plaine pannonienne, en premier lieu les Avares et les Oeltes et ensuite avec les peuples romaniques et germaniques. La présence avare et celtique dans l’ethnogenèse des Slovènes est évidente et l’assimilation des groupes ethniques romans, particulièrement dans les régions montagneuses Slovènes et dans le Littoral Slovène était fréquente et embrassait les groupes susmentionnés sous tous les aspects. Sur ces groupes ethniques, tribus et peuples reposent les groupes ethniques, les tribus et le peuple Slovènes, à travers l’assimilation ethnique qui, au Moyen âge, se prolongeait pendant plusieurs siècles. Il faut, de toute façon, ajouter certaines contributions ultérieures des ethnos croate, serbe, hongrois, italien et autrichien que l’ethnos Slovène absorbait dans la masse de sa population. Par 'endroits, il y avait, en outrre d’autres assimilations ethniques analogues, parmi lesquelles se distinguent les transformations des Francs en ethnos slovène.

 

 

15.

Djaković L.: Istoriijski aspekti nacionalnosti u Bosni i Hercegovini, Pregled, No 9, Sanajevo 1967;

Jokanović V.: Elementi koji su kroz istoriju djelovali pozitivno i negativno па stvaranje bošnjaštva kao nacionalnog pokreta. „Pregled" No 8—9, Sarajevo 1968;

Kreševljaković A.: Odakle i šta su bili bosansko-hercegovački muslimani. Kalendar „Danica" za 1916 godinu, Zagreb 1915;

Kulišić Š.: Razmatranja o porijeklu Muslimana u Bosni i Hercegovini. Glasnik Zem. muz. u Sarajevu, t. VII, Sarajevo, 1952;

Purivatra A.: Nacionalne koncepcije jugoslovenske muslimanske organizacije. JIČ. v. IV (1969), pp. 141—148;

Solovjev A.: Nestanak bogumilstva i islamizacija Bosne. Godišnjak Društva istorčara B. i H., I Sarajevo, 1949;

Sućeska A.; Istorijske osnove nacionalne posebnosti bosansko-hercegovačkih Muslimana, JIČ, v. IV (1969), pp. 47—54;

Hadžić A.: Etničke promjene u sjeveroistočnoj Bosni i Posavini u XV i XVI v. JIČ, v. IV (1969), pp. 31—37;

Hadiijahić M.: Turska komponenta u etnogenezi bosanskih Muslimana. „Pregled", vol. 11—12, Sarajevo, 1966;

Čubrilović V.: Poreklo muslimanskog plemstva u Bosni i Hercegovini. JIČ, v. 1—4, Beograd, 1935;

Ekmečić M.: Odgovor na neke kritike „Istorije Jugoslavije" (XIX vijek), JIČ, 1—2. Beograd, 1974, pp. 224—230.

 

16. Lj. Hauptmann, Njiva II, p. 118.

 

 

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Malgré les influences ethniques diverses que les différentes populations autochtones exerçaient sur les Slovènes, c’est un peuple qui, dans sa mentalité et sa vie populaire, sa culture matérielle et spirituelle, a conservé le plus grand nombre des survivances anciennes qui constituaient le patrimoine des Slaves anciens.

 

Depuis le XVe siècle on cite dans l)es sources et dans la littérature la nationalité Slovène qui, en réalité, désigne la langue Slovène et non pas la nation. Cependant, la notion de nation au sens moderne s’ètait formée clairement à la transition du XVIIIe au XIXe siècle. [17]

 

 

6. SERBES

 

Parmi les peuples sud-slaves, le peuple serbe occupent une place à part, aussi bien par l’importance numérique de sa population, que par l’espèce, le rôle et l’importance de son ethnogenèse qui diffère, sous nombre d’aspect de l’ethnoglenèse des autres peuples sud-slaves et laquelle est basée sur la grande variété des participations des peuples balkaniques anciens à l’ethnos serbe et par l’introduction des autros peuples balkaniques modernes dans l’ethnos serbe, [18] pour la plupart par voile de symbiose. Ainsi, dans l’ethnogenèse serbe est tissée, dans les régions septentrionales de notre pays, l’ethnogenèse des Avares, en partije aussi celle des Pétchénègues, ensuite des Dacoromans, des Thraces, des Illyriens, particulièrement des Dardans, Byzantins, Macédoromans. Il faut ajouter à cela, dans le bas Moyen âge, aussi la participation des autres peuples sud-slaves à l’ethnogenèse des Serbes, tels que: les Croates, les Macédoniens et les Bulgares.

 

La part prise par les tribus, peuples et groupes ethniques paléobalkaniques se réalisait pour la plupart par la symbiose. Et parmi toutes les populations autochtones des Balkans se distinguent en cela les Dardanes qui habitaient les régions de Kosovo et au nord au-delà de Niš. D’après un vieux conte qui a été coservé dans les annales d'e Tronoša, „Dardanie était nommée Dukadjin" et ce nom désigne de nos jours un cours d’eau dans la province de Kosovo. [19]

 

Le processus de l’ethnogenèse des Illyriens et des tribus et groupes ethniques slaves dans les provinces actuelles de Serbie et de Monténégro s’est passé au cours des premiers siècles de la vie de l’ethnos slave aux VIIe—VIIIe siècles. Les groupes ethniques slaves ont tissé le patrimoine culturel des Illyriens dans l’économie. Ainsi, l’ethnos slave adopte des tribus illyriennes une meilleure race de bétail, la méthode de l’élevage du bétail dans les katuns, les cloches de pasteurs qui ornaient

 

 

17. Cfr. B. Grafenauer: Pitanje srednjovekovne etničke strukture prostora jugoslovenskih naroda I, njenog razvoja, JIČ, 1—2 (1966), p. 10.

 

18. Le nom de Serbe est d’origine slave. Cfr. P. Skok: Etimologijski rječnik hrvatskog ili srpskoga jezika, t. III. Zagreb 1973, pp. 315—316 (là aussi d’autres hypothèses sur l’origine de ce nom). Au Moyen âge, les historiens byzantins nommaient les Serbes Scythes. N. Radojčić: Kako su nazivali Srbe. i Hrvate vizantijski Lstoričari. Glasnik Sk. n.dr. II (1927), p. 11.

 

19. Glasnik Društva srpske slovesnosti, b. V, pp. 76—77.

 

 

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les troupeaux de moutons, de gros bétail et les chevaux des charretiers, la méthode d’essarter les forêts et une meilleure méthode de cultiver le sol. Il faut ajouter également l’araire plus perfectionné des Illyriens que celui que possédaient les Slaves dans l’antiquité [20]. Ils ont adopté également différentes sortes de fruits qu’ils y ont trouvées au temps de leur installation. Les spécialités connues de Monténângro et d’Užice: eau-de-vie forte, viande de boeuf ou de mouton fumée et fromage de Sjenica et de Monténégro sont des produits illyriens, conservés par voie de succession et pour la plupart par l’ethnogenèse des tribus illyriennes que les Serbes avaient assimilées au Moyen âge. Pline l’Ancien, auteur qui avait vécu plusieurs siècles avant l’arrivée des tribus et groupes ethniques slaves dans la Péninsule Balkanique fait l’éloge du fromage fabriqué dans les montagnes monténégrines. [21] De cette même origine illyrienne est également le fromage de Šar-Planina que l’on produit dans les groupés serbes et musulmans habitant les cantons de Sredska, Sirinić, Gora et Opolje.

 

Le précurseur du nationalisme moderne serbe est le patriotisme médiéval serbe. Ainsi dans les biographiesde St Sava on met en relief son amour et son souci pour la patrie et le peuple. D’apres une de ces biographies médiévales, de caractère littéraire, on cit)e que le prince Lazar, à la veille de la bataille de Kosovo, parlait aux soldats serbes de façon suivante: „Si le sort nous a réservé le glaive, les blessures, l’obscurité de la mort, nous devons supporter tout cela avec délectation à causé de Jésus et pour le bien-être de la patrie. Il vaut mieux que nous subissions une mort de martyrs que de tourner le dos à nos ennemis". [22] Cependant, le nationalisme moderne serbe, tel qu’il est conçu à l’heure actuelle, ne fut formé qu’au XVIIe siècle. [23]

 

 

7. CROATES

 

Parmi les Slaves du Sud, lés Croates occupent une place à part depuis les temps les plus reculés, aussi bien par leur origine ethnique que par la spécificité de leur ethnogenèse. [24] Dans l’ethnos croate, qui habite en partie le bassin du Danube et ensuite les parties occidentales de la Péninsule Balkanique et les îles adriatiques, ont été tissées de

 

 

20. Cfr. B. Gušić: Čovjek i kras. — Krš Jugoslavije I. Zagreb 1957, p. 35; I. Rubić: Planimetrijska i aktimetrijska razdioba naselja stanovništva srednje Dalmacije. Krš Jugoslavije I. p. 85 sq.

 

21. Cfr. St. Stanojević: Iz naše prošlosti, Beograd, 1934, pp. 8—9.

 

22. Cfr. St. Stanojević, Iz srpske prošlosti, Beograd 1923, pp. 116—117.

 

23. Cfr. St. Stanojević, op. cit. p. 115; B. G.rafenauer, art. cité, p. 10.

 

24. L’origine persane-iranienne, d’après la tribu de Charachwatish qui est venu de l’Asie s’installer aux pays slaves sur le Don, en donnant son nom à l’ethnos slave qui l’a assimilée. — Cfr. P. Skok: Etimologijski rječnik hrvatskoga ili srpskoga jezika I. Zagreb, 1971, pp. 690—692 (là également d’autres hypothèses sur le nom et l’origine des Croates). Au Moyen âge les historiens byzantins nommaient les Croates Scythes. — N. Radojčić: art. cité, p. 11.

 

 

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nombreuses masses ethniques des tribus et groupes ethniques illyriens, ainsi que certaines masses de population de Huns, au Ve siècle encore. Cette symbiose avec les Huns avait lieu dans la région danubienne d’où les tribus et groupes ethniques croates rayonnaient dans la Péninsule Balkanique. La symbiose des Croates avec les Avares qui avait duré plusieurs siècles, exerçait une influence plus ample sur l’ethnos croate, laissant des traces abondantes dans l’ethnogenèse des Slaves danubiens et, par là, aussi des Croatecs. Il u avait sporadiquement des restes des Pétchénègues qui s’étaient laissé assimiler par l’ethnos croate. Cependant, l’influlence la plus ample et la plus fréquente était celle qu’exerçait la population romane, laquelle fut transformée, par voie d’assimilation, au cours du long processus historique de la vie en commun avec les tribus, les groupes ethniques et le peuple croate.

 

Combien grande était l’influence de l’iethnos illyrien sur l’ethnogenèse des Croates est évident, entre autres, aussi sur l’exemple de la tribu médiévale croate connue de Svačić, qui était d’origine illyrienne. [25]

 

Parallèlement à ce qu’on vient .d’exposer, il y avait, dans le passé historique plus récent et plus reculé, aussi de la transformation de l’ethnos serbe en population croate.

 

Certaines tribus et groupes ethniques médiévaux croates avaient pénétré dans l’ethnos serbe et l’ethnos macédonien, aux pays centraux serbes et aux pays méridionaux de la Macédoine, où ils se sont transformés, avec le temps, les premiers en Serbes et les seconds en Macédoniens. De cette problématique nous citerons les oronymes Rvati (aux environs d’Obrenovac, dans le territoire de gravitation de Belgrade), Rvati dans la région de Stari Ras en Serbien, dans le territoire de la ville de Raška et Rvatska au pied de la montagne de Rogozna en Kosovo. [26] Nus mentionnons aussi l’oronyme dans la région de Kopaonik — Rvatske bačije, ayant obtenu ce nom à cause de la proximité des habitations estivales des pasteurs de Rvatska au pied de la Rogozna. Enfin, au XVIIe siècle on mentionne aux environs de Bitolj l’oronyme Hrvati com habitat rural dont la population s’était assimilée au cours des siècles subséquents aux Macédoniens. [27]

 

Finalement, certains éléments paléobalkaniques et plus tard antiques, ainsi que ceux datant des premiers siècles du Moyen âge sont venus, comme patrimoine culturel du peuple croate, par l’ethnogenèse avec les aborigènes. De toute façon, la notion de la nation chez les Croates, au sens moderne du terme, ne s’est développée qu’au XVIIIe siècle.

 

 

25. M. Budimir: „Coloni regionis montuosae“. JIČ, 5, Beograd, 1939 pp. 185—191; G. Čremošnik: O imenu ,,Suaci“. JIČ, v. V (1934), pp. 182—184; cfr. A. Stipčević: Iliri. Zagreb 1974, p. 82.

 

26. Cfr. Imenik mesta u Jugoslaviji. Beograd, 1973, p. 347.

 

27. A. Matkovski: Podatoci za nekoi ajduti od zapadna Makedonija. Glasnik na Institutot za nacionalna istorija, v. V, 1, Skopje 1961, p. 121.

 

 

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8. MONTÉNÉGRINS

 

La population médiévale slave aux pays monténégrins se bassait, dans les premières phases de son évolution, pour la plupart sur l’ethnogenèse avec les tribus illyriennes, habitant ces régions. Les premières traces de la mention de l’ethnos monténégrin datent du XIIIe siècle, pour se développer au XVe siècle en ethnicon spécial de Monténégrins. A la fin du Moyen âge et au commencement du temps moderne, dans le peuple monténégrin ont été tissés aussi de nombreux groupes ethniques et tribus de pasteurs valaques. Et, de même que les Serbes de la Serbie Centrale et de Kosovo avaient tissé dans leur ethnogenèse l’ethnos dar - dane, de même le peuple monténégrin est basé sur l’ethnogenèse illyrienne. Dans l’économie, dans la culture matérielle et culturelle, dans les rienne qui sont venus par voie d’ethnogenèse comme patrimoine culturel matérielle et spirituelle illyrienne et des éléments de la mentalité illyrienne qui sont venus par voie d’ethnogenèe comme patrimoine culturel illyrien qu’il n’y en a d’origine slave ou serbe. Par conséquent, ce peuple sud-slave repose sur les fondements du patrimoine ethnique illyrien avec lequel il s’est fusionné par l’assimilation aux VIIe — VIIIe siècles, après sa vie ethnique aux pays monténégrins actuels.

 

L’organisation tribale des Monténégrins, la tradition épique vive et les chansons épiques, chantés à l’accompagnement de guzla, le costume populaire, celui des hommes ainsi que celui des femmes, cris de douleurs et lamentations des morts, l’éraflément de la figure en deuil, le phénomène de la jeune fille — héros de nombreux et fameux devins et guérisseurs populaires — chirrurgiens qui sont un phénomène unique dans la vie populaire des Monténégrins à l’époque féodale et dans les premières décennies de l’ordre social capitaliste, sont fondés sur les survivances illyriennes qui sont venus parmi les Monténégrins par voie d’ethnogenèse, comme patrimoine culturel illyrien. Il s’agit d’agit d’un cas spécial du passé ethniques monténégrin, ils ont, en tant que Slaves, ensuite comme Serbes et finalement Monténégrins, donné le nom et la langue à l’ethnos illyrien, dont les pays ils avaient conquis et ensuite les avaient assimilés. [28]

 

Après le rétablissement du patriarcat de Peć au XVIe siècle (1557—1776) sous l’influence de l’église orthodoxe, a été cultivé et favorisé „srbovanje” (prédilection exagérée pour tout ce qui est serbe -n. d.tr.). Sur cette même base on avait mis en relief (XVIIe — XVIIIe siècle), non seulement que le Monténégro fût un pays serbe, mais aussi une partie de la Serbie. [29]

 

* * *

 

A la fin, mentionnons que 66 dessins dans le texte, 32 planches en technique noir-blanc, 3 planches en couleurs, 1 carte Péninsule Balkanique et 1—2 cartogramme suivent l’exposition dans le présent travail comme suppléments illustratifs et documentaires.

 

 

28. Cfr. Istorija Crne Gore I. Titograd, 1967, pp. 210—221.

 

29. Cfr. St. Stanojević: Iz naše prošlosti, p. 44.

 

 

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Illustrations

 

I. Croquis dans le texte:

 

1. Empereur Nicéphore attaquant la Bulgarie et fait prisonnier par les Bulgares. (Miniatures des Annales de Manassès, № 50);

 

2. Festin de l’empereur Siméon à Constantinople et attaque des Bulgares sur les Romées. (Miniatures des annales de Manassès № 60);

 

3. Festivité du khan Krum après la victoire remportée sur l’empereur Nicéphore. (Miniatures des annales de Manasssès, № 51);

 

4. Empereur byzantin Léon V poursuivant le khan Krum (Miniatures des annales de Manassès, № 54);

 

5. Empereur Michel II mettant en déroute l’armée de Thomas le Slave. (Miniatures des annales de Manassès, № 55);

 

6. Attentat sur l’empereur Léon VI et attaque des Hongrois. (Miniatures des annales de Manassès, № 59);

 

7. Invasion de la Bulgarie par le prince Sviatoslav de Kiev. (Miniatures des annales de' Manassès, № 63);

 

8. Défaite de l’empereur Samuel, infligée par Basile II et arrivée des soldats aveuglés de l’empereur Samuel. (Miniatures des annales de Manassès, № 66);

 

9. Conversion des Russes au christianisme. (Miniatures des annales de Manassès, № 58);

 

10. Conversion des Bulgares au christianisme. (Miniatures des annaales de Manassès, № 57);

 

11. St. Cyrille, fresque de l’église de Ste Sophie, à Ohrid, XIe siècle; le culte de ce propagateur des lumières parmi les Macédoslaves est développé chez tous le peuples slaves;

 

12. St. Clément, fresque de l’église de la Sainte Vierge Périblèpte à Ohrid, XIVe—XVe siècle; le culte de ce propagateur des lumières parmi les Macédoslaves est développé chez les Slaves du Sud, à savoir: Macédoniens, Serbest et Bulgares;

 

13. Empereur Constantin et impératrice Hélène, miniature des Evangiles de Prizren, datant du XlVe siècle; leur culte est abondamment développé parmi les Slaves du Sud;

 

14. Portrait du roi Michel, dans l’église de St Michel à Ston, datant du XIe siècle (Croatie);

 

 

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15. Assassinat de Dobromir Strez (Dobromir Christ) en 1214, maître des pays macédoniens des régions de Strumica et de Bregalnica. Détail de l’icone de Morača représentant St Sava et Nemanja;

 

16. Etienne Dušan tue l’empereur bulgare Michel au cours de la bataille de Velbužd en 1330. Détail de l’icone de Stefan Dečanski de 1574 -1586 au monastière de Dečani. Auteur Longin;

 

17. Bunje, survivance préhistorique dans l’architecture folklorique des Croates; Šuplja gramila à Bilice;

 

18. Grotte de Šupljici à Dobroselica dans la région de Zlatibor; du temps immémorial avait servi d’habitat aux hommes et aussi à de fins agricoles, comme abri de bergers;

 

19. Coutenu de poche en bronze, provenant de la localité de Nin et datant du début de l’âge du fer (Musée archéologique à Zadar);

 

20. Canif ornemental de femme en argent, provenant des Kaštela de Split en Dalmatie. (Musée ethnographique à Zagreb);

 

21. Petit canif en fer, avec la manche d’argent granulée; élément accessoire du costume de femme bourgeois de la couche féodale aisée de la société urbaine aux premiers siècles du temps moderne. (Provenant de Prizren, en possession de l’auteur);

 

22. Vase double préhistorique de Vatin — Banat (Province de Vojvodina, Musée national de Vršac);

 

23. Vase double en terre glaise, création folklorique des potiers de Prizren, datant du XIXe siècle. (Province de Kosovo, Musée national de Vranje);

 

24. Vase double en bois, provenant de la région de Dukadjin (Dardanie ancienne) et datant du XVIIe siècle; origine de l’objet. Albanie du Nord. (Acquisition faite dans la Province de Kosovo. Musée national de Vranje);

 

25. Semailles, miniature des Evangiles de Prizren, XIIIe siècle;

 

26. Laboureur avec l’araire, attelage des boeufs, un aiguillon à la main, laboure le champ; d’après une miniature macédoslave de la fin du XIIe siècle, dans le manuscrit de la Bibliothèque Nationale à Paris;

 

27. Laboureur à araire double, attelage de boeufs et aiguillon à la main; d’après une fresque du monastère de Dečani (Kosovo), datant du milieu du XIVe siècle;

 

28. Laboureur à araire quadruple, attelage de boeufs et aiguillon à la main, vêtu de fourrure; d’après la miniature du Psautier de Munich, datant du XIV siècle;

 

29. Culture des vignes en Bosnie; d’après la miniature du Missel de Hrvoje, datant de la première moitié du XVe siècle;

 

30. Bagarre lors des travaux dans le vignoble; d’après la miniature des Evangiles de Prizren, datant du XIIIe siècle; les Slaves du Sud avaient adopté la viticulture des population autochtones des Balkans;

 

31. Traitement des raisins, d’après la miniature du Missel de Hrvoje, de la première moitié du XVe siècle; les Slaves du Sud avait appris à fabriquer le vin des aborigènes balkaniques;

 

32. Tonte des moutons chez les Macédoslaves du Moyen âge; d’après la miniature datant de la fin du XIIe siècle, dans un manuscrit de la Bibliothèque Nationale à Paris;

 

 

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33. Berger avec son troupeau au pâturage; d’après une fresque au monastère de Dečani (Kosovo), datant du milieu du XIVe siècle;

 

34. Restes de bateaux préhistoriques (monoxyle ou kopanica) chez les Macédoslaves du Moyen âge; d’après une miniature de la fin du XIIe siècle, du manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Paris; comme survivance, le bateau monoxyle s’est convé chez les Macédoniens jusqu’à la Deuxième guerre mondiale sur les grands lacs de ce pays;

 

35. Parabole des ouvriers, engagés en différentes heures; d’après la miniature des Evangiles de Prizren, XIIIe siècle;

 

36. Idole préhistorique de Kličevac (Serbie) avec la jupe caractéristique en forme de cloche et coiffée d’un bonnet plat; l’un et l’autre de ces éléments du costume se sont conservés comme survivance dans le costume des Serbes, Monténégrins et Albanais;

 

37. St Théodore Tiron, miniature des Evangiles de Prizren, XIIIe siècle; dans la mentalité des Slaves balkaniques (Serbes, Macédoniens, Monténégrins, Bulgares) succède, sans solution de continuité, au cavalier de Thrace;

 

38. Caban néolithique avec capuchon, FAFOS près de Kosovska Mitrovica. (Musée national de Kosovska Mitrovica);

 

39. Bonnet pointu, plastique néolithique, FAFOS près de Kosovska Mitrovica. (Musée national à Kosovska Mitrovica);

 

40. Coiffure archaïque: bonnet pointu, bonnet plat d’homme, casque de feutre. Iconce de St Stefan Dečanski (détail „mendiants"), oeuvre du peintre (zographe) Longin „rasonoša) (porteur du froc), deuxième moitié du XVIe siècle, monastère de Dečani (Kosovo);

 

41. Chapeau de femme ancien, pour les travaux de champ et aux salins, tressé de feuilles de laiche, provenant de l’île de Pag;

 

42. Costume populaire de femme de Batočina en Šumadija, datant du XVII siècle; continuité du costume bulgare dans le costume serbe;

 

43. Bonnet plat d’homme de la région de Lika. (Musée ethnographique à Zagreb); continuité de l’héritage culturel illyrien dans le costume des Slaves du Sud, habitant les pays à l’Ouest de la Péninsule Balkanique;

 

44. Habitant de Lika-, armé, avec les toice (plaques d’argent) sur la poitrine; continuité dans la manière de porter les armes et certaines pièces de vêtements à la façon des tribus illyriennes est évidente dans ce costume de Lika;

 

45. Costume d’homme du Moyen âge, porté par un „notable croate", d’après le relief de l’Evêché;

 

46. Costume princier du Moyen âge, d'après le relief de l’église de St Donat à Zadar;

 

47. Costume militaire médiéval, d’après le relief de l’église de St Donat à Zadar;

 

48. Costume de femme des féodaux croates du Moyen âge, d’après le relief à l’église de St Donat à Zadar; basé sur le costume roman;

 

49. Costume princier, d’après le relief sur le baptistère de Split, datant du XIIIe siècle;

 

50. Costume princier, d’après le relief de l’église de St Donat de Zadar; mélange de costumes paléobalkanique et slave;

 

 

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51. Méthode archaïque de transformation du lait chez les Serbes dans la région de Homolje (Serbie de l’Est) du début du XXe siècle; un des bergers porte la pièce de vêtement ancinne, dite skornje et il est coiffé d’un grand bonnet de forrure que connaissaient les vieux Slaves et les Thraces dans la Péninsule Balkanique;

 

52. Opanques (sandale de cuir) de la tribu illyrienne de Japodes, d’après les urnes japodes provenant des terrains de la Bosnie et de l’Herzégovine; héritage continu chez les Slaves du Sud qui s’est maintenu jusqu’à nos jours comme partie du costume populaire patriarcal (opanque de cuir de boeuf brut de la région de Pčinja dans la Serbie du Sud et opanke de cuir de boeuf tanné d’Užice);

 

53. Différents ornements géométriques; tablier de femme parmi la population serbe de la région d’Ibarski Kolašin, datant de la fin du XIXe siècle. (Musée national à Kosovska Mitrovica); outre la fonction esthétique, un nombre considérable d’ornements ont également une fonction magique-religieuse;

 

54. Sonnaille de berger en cuivre, avec la verge pour l’attacher au cou du bélier conducteur, datant de la fin du XVIIIe siècle, provenant de la région de Gora dans la province de Kosovo (Musée national à Vranje);

 

55. Ornements de l’époque illyrienne, de la masque d’or de Trebenište en Macédoine, VIe siècle avant notre ère; héritage continue sous forme de survivance dans les ornements des Slaves du Sud. (Musée national de Belgrade);

 

56. Chope préhistorique en terre glaise, datant du haut âge du bronze, provenant de Slatina près de Leskovac dans la Serbie du Sud. (Musée national de Belgrade); héritage continu parmi les groupes ethniques des pasteurs balkaniques parmi les Roumains, les Croates et les Serbes; on la fait souvent aussi en bois avec une abondance d’ornements sculptés;

 

57. Puits à Riječani (Monténégro); manière balkanique ancienne d’approvisionnement d’eau potable dans les régions karstiques;

 

58. Coutume d’abattre un bélier à la St Pierre dans la montagne de Petrova Gora région de Haute Jablanica dans la Serbie du Sud; vestige de la coutume paienne de l’année 1910 d’immoler en sacrifice à la montagne pour le bien-être du troupesu de moutons et de la famille;

 

59. Virdžina (tobelija — jeune fille, dont les parents n’ont pas de fils, qui fait le voeu de porter le costume et le nom d’homme) Mikaš Karadžić de Jezero (Monténégro) ;

 

60. Virdžina (tobelija) Hamide Sumaéi Smakola, de Donji Rašan — région de Bajgorska Salja (Kosovo);

 

61. Alexandre le Grand, roi macédonien, armé et vêtu de costume de guerre, montant sur son cheval Bucéphale, d’après la miniature dans le manuscrit serbe d’Alexandride, datant du XIVe siècle, conservé dans la Bibliothèque Nationale de Belgrade (détruite lors du bombardement de Belgrade au temps de l’ataque des fascistes en 1941); réfléchissement de la littérature et de l’art byzantins sur la littérature et l’art médiévaux serbes;

 

62. Chasse au faucon, d’après la miniature du Missel de Hrvoje, de la première moitié du XVe siècle; parmi les peuples anciens habitant la Péninsule Balkanique, la chasse au faucon était populaire surtout chez les Thraces;

 

63. Femme à broc; monastère de Nerezi en Macédoine, XIe siècle;

 

64. Broc de cuivre, de Prizren (Kosovo), XVIIIe siècle, de forme analogue au vase byzantin de Nerezi. (Musée national de Vranje);

 

 

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65. Portrait du despote Oliver (dans le naos de l’église du monastère de Lesnovo en Macédoine), grand seigneur éminent dans les régions orientales des pays macédoniens, de l’année 1349; le despote porte le costume byzantin médiéval le plus somptueux aux éléments de l’ornementation sud-slave, avec un mouchoir inséré derrière la ceinture;

 

66. Portrait du roi Marko, de l’église de St Démétrios — monastère de Marko (Macédoine), du XIVe siècle; dans la poésie épique des Slaves du Sud un des héros les plus célèbres du Moyen âge.

 

 

II. Planches hors texte:

 

Pl. I. Village de pasteurs sarakatsani dans la montagne de Perister ne Macédoine; survivance de l’élevage nomade de l’ancien peuple balkanique de Macédoromans, de la première moitié du XXe siècle;

 

Pl. II. Vue du village de Galičnik dans la région mère de la fameuse tribu macédonienne de Mijaci qui porte le nom en mémoire des oronymes dans le pays d’origine des anciens slaves; exemple caractéristique de l’architecture paléobalkanique, oeuvre des constructeurs locaux;

 

Pl. III. Aspect du village de Logovarda près de Bitolj en Macédoine; réfléchissement de l’économie naturelle de l’époque féodale turque sur l'architecture rurale et e type du village commencement du XXe siècle;

 

Pl. IV. Restes de la vieille architecture urbaine balkanique; art urbain folklorique de la ville de Tetovo, en Macédoine, de la fin de la troisième décennie du XXe siècle;

 

Pl. V. Prizren, habitat urbain du type balkanique, aux éléments de l’architecture caractéristique de la culture orientale, quartier avec la mosquée du sultan Amurat (Kosovo);

 

Pl. VI. Grande famille indivise de Čurkovci parmi les Macédoniens, au village de Bulačani dans le bassin de Skopje; forme transitoire entre la famille matriarcale et la famille dite inokosna (c.à d. composée du père, de la mère et des enfants, séparée de la zadruga). Commencement du XXe siècle;

 

Pl. VII. Grande famille indivise de Petrovié parmi les Serbes au village de Kamenica dans la région de Stari Vlah; forme transitoire entre la famille matriarcale et la famille dite inokosna, commencement du XXe siècle;

 

Pl. VIII. Grande famille indivise de Goločevci parmi les Serbes, dans la ville de Vranje, commencement du XXe siècle;

 

Pl. IX. Pêche sur la Save; activité économique et technique de la pêche, pratiquées autrefois par les tribus illyriennes habitant ce territoire, adoptées par les groupes ethniques et peuples sud-slaves qui habitent là à présent;

 

Pl. X. Paysan bûcheron, des environs de Golubac dans la Serbie de l’Est; vêtu de costume suranné des vieux Slaves et des Thraces;

 

Pl. XI. Pêcheur réparant les filets; Vela Luka dans l’île de Korčula; occupation archaïque des vieux Slaves, perfectionnée par la superstructure des Romans balkaniques et des Illyriens dans les pays habités par les Croates;

 

Pl. XII. Moba (travail collectif gratuit): moissonneurs moissonnent le blé, village de Zasad dans la région de Studenica dans la province de Stari Ras en Serbie; coutume ancienne d’association territoriale pour effectuer les travaux de champs;

 

 

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Pl. XIII. En triple besogne: mère avec le nourrison dans le berceau qu’elle porte sur le dos; fileuse avec fuseau et quenouille et bergère avec le troupeau de moutons qu’elle garde. Village de Vukovac dans la région de Homolje (Serbie de l’Est). Dans sa description des anciens Péoniens des an virons du Lac de Dojran en Macédoine Hérodote a déjà observé une paysanne qui faisait une triple besogne: elle portait un broc d’eau sur la tête, filait et en même temps menait un cheval à boire;

 

Pl. XIV(a). Cordonniers qui font des opanques au travail à Baš čaršija (marché) de Sarajevo; dans ce métier on voit l’entrelacement de l’activité artisanale orientale et la fabrication paléobalkanique des opanques;

 

Pl. XIV(b). Ancien costume de femme à Drvar en Bosnie;

 

Pl. XV. Costume populaire de femme de Slovénie; survivance conservée des pièces de vêtements de l’antiquité slave avec les éléments du costume du nouveau milieu géographique en Slovénie;

 

Pl. XVI. Costume de femme Slovène: survivances de l’ancien costume slave aux éléments du costume de la population antique de la Pannonie;

 

Pl. XVII. Paysanne des environs dé Trogir en Dalmatie, avec la quenouille et le fuseau; vêtue de costume patriarcal de sa contrée, aux traces du costume des tribus et groupes ethniques illyriens et romans de cette partie de la Croatie;

 

Pl. XVIII. Costume de femme des environs de Trogir en Dalmatie; outre les pièces datant de l’antiquité balkanique, héritage des femmes illyriennes de cette région, on distingue aussi l’héritage de l’ancienne parure;

 

Pl. XIX. Jeunes filles en costume populaire, de Grude dans la région de Konavli (Croatie); ce costume est basé sur les survivances du costume populaire illyrien-roman de ce territoire;

 

Pl. XX. Costume de femme des environs de Split en Dalmatie dans lequel sont conservées les survivances de l’ancien costume balkanique des femmes illyriennes et romanes; aux pieds survivances des opanques illyriennes;

 

Pl. XXI. Costume de jeune fille du groupe ethnique de Bunjevci; survivances conservées des pièces de vêtement du costume vieux slave aux éléments du costume des peuples de l’Europe Centrale;

 

Pl. XXII. Costume populaire de femme du groupe ethnique de Sokci de la région de Bačka, en Vojvodina; outre les survivances vieilles slaves, dans ce costume sont représentées aussi les influences des costumes roumain, hongrois et autres costumes de ce territoire;

 

Pl. XXIII. Costume d’homme des environs de Sarajevo en Bosnie (pantalon, gilet, chemise, ceinture tissée, bande d’étoffe à enrouler autour de la tête, fez, chaussette et canne à s’appuyer en marchant). (Musée Ethnographique à Belgrade);

 

Pl. XXIV. Costume de femme de Knin en Dalmatie (bas, zubun -sorte de gilet-, robe); il s’est formé sous l’influence du costume populaire de la population romane autochtone. (Musée Ethnographique de Belgrade);

 

Pl. XXV. Jeunes gens à la fontaine du village à Kučevište dans la région de Skopska Crna Gora en Macédoine; habillés en costume archaïque d’été de la orientale et la fabrication paléobalkanique des opanques;

 

Pl. XXVI. Jupe, ancienne pièce d’habillement de femme, provenant de Slavonie Basée sur un modèle très ancien, ornementation modifiée provenant d’un passé historique plus proche. (Musée Ethnographique de Belgrade);

 

 

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Pl. XXVII. Tapis de Pirot, de l’année 1886; produit de l’industrie domestique, sous l’influence de l’art folklorique du Proche Orient. (Musée Ethnographique de Belgrade);

 

Pl. XXVIII. Derviche de Djakovica en Kosovo; phénomène apparu aux pays des Slaves du Sud sous l’influence de l’islam; commencement du XXe siècle;

 

Pl. XXIX. Chanteuses des chants populaires pendant la cérémonie du mariage; du village de Radjevié en Bosnie; pays et régions où est conservée la survivance de la musique illyriennne dans le mélos populaire;

 

Pl. XXXa-b. Macédoniens dansant l’oro (ronde), du village de Kucevište dans la région de Skopska Crna Gora; les danseurs portent le vieux costume d’été balkanique;

 

Pl. XXXI. Padalice (femmes qui tombent en transe) de Pentecôte à Duboka; survivance de l’antiquité profonde des aborigènes balkaniques, conservée dans la religion patriarcale-païenne de la population de la Serbie de l’Est, acec l’ethnogenèse des populations dace et thrace, avec les traces du sexe de groupe, probablement une survivance de l’antiquité slave et vieille balkanique; ronde rituelle des padalice de la fin du XIXe siècle;

 

Pl. XXXII. Temple de boeufs, de Temnié en Serbie; vestige des croyances païennes du passé le plus reculé, du commencement du XXe siècle.

 

 

III. Planches hors texte en couleurs:

 

Pl. I. St Démétrios repousse les Slaves de Salonique lors de leurs incursions aux Vie et Vile siècles vers le sud de la Péninsule Balkanique. Continuité de l’art byzantin dans l’iconographie macédoniennne, représentée sur l’icône oeuvre des zographes macédoniens de la fin du XVIIIe siècle. (Musée national de Vranje);

 

Pl. II. Masque de koledari (chanteurs des chansons de Noël ou de Jour de l’An). Héritage thraco-celte continu dans la mentalité des Serbes — habitants de la Serbie du Sud. (Musée Ethnographique de Belgrade);

 

Pl. III. „Konješko ćilimče” (housse), sert à couvrir le cheval de la nouvelle épousée au cours de la cérémonie du mariage, du village de Mijakovac dans la région de Poljanica (Serbie du Sud). Dans la composition de vieilles bigarrures ornementales, où sont présentés aussi les „petites icônes”, sont insérées les figures anthropomorphes dansant la ronde. (En possession de l’auteur du présent travail).

 

 

IV. Cartes géographiques et cartogrammes:

 

Carte I. Péninsule Balkanique;

 

Cartogramme I. Structure ethnique de la Yougoslavie d’après le recensement de l’année 1961;

 

Cartogramme II. Structure ethnique de la Yougoslavie d’après le recensement de l’année 1971.

 

 

Composition de l’ethnogenèse des Slaves du Sud

 

Il est méthodique et utile, avec ce bref résumé qui expose le contenu de l’étude en grands traits, de présenter aussi la composition du travail qui parle, d’une certaine manière, des problèmes qui y sont traités et discutés, du moins selon les titres des chapitres et sections du travail.

 

 

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Comme chapitres introductoires sont donnés: Avant-propos, Introduction et Régions géographiques habitées par les Slaves du Sud et les frontières des Slaves du Sud.

 

Dans la section: Époque des tribus et des groupes ethniques on discute les problèmes suivants: Slaves: 1. Pays d’origine; 2. Propriétés et caractéristiques anthropologiques; 3. Occupation, vie sociale et traits caractéristiques de la population slave. Après cela suivent les chapitres: Slaves dans région danubienne; Slaves en symbiose avec les Avares; Installation des Slaves dans la Péninsule Balkanique; Caractère de la colonisation slave de la Péninsule Balkanique (Slovènes, Croates, Serbes, Macédoslaves).

 

Dans la section: Époque des tribus et des peuples ont été considérés les problèmes suivants: Slaves avec les Protobulgares et formation du peuple bulgare; Courants ethniques francs dans la Péninsule Balkanique et leur influence sur l’ethnogenèse des Slaves du Sud (Slovènes, Croates, Serbes, Bulgares, Macédoniens); Aspect géographique des habitats autochtones de la Péninsule Balkanique dans la continuité et la genèse des habitats slaves.

 

Continuité de l’onomastique paléobalkanique dans l’oronymie des Slaves du Sud, comprenant la problématique suivannte: 1. Traces de l’onomastique illyrienne; 2. Traces de l’onomastique thrace; 3. Traces de l’onomastique hellène; 4. Traces de l’onomastique celtique; 5. Traces de l’onomastique romaine; 6. Traces de l’onomastique vielle slave et un aperçu spécial des Traces de la mythologie slave dans la toponymie.

 

A part a été traité: Rôle du christianisme dans la continuité de la culture byzantine et romaine et dans la genèse des Slaves du Sud. L’objet d’un examen spécial a été: 1. Onomastique chrétienne-grecque chez les Slaves du Sud.

 

Le rôle de l’islam dans la continuité de la culture orientale parmi les Slaves du Sud a fait également l’objet d’une étude spéciale.

 

Dans un chapitre particulier on expose le problème: Genèse de la composante anthropologique des peuples sud-slaves contemporains, avec sections spéciales: 1. Déformation du crâne comme survivance de la coutume thrace parmi les Slaves du Sud; 2. Coutume thraco-illyriennne de tatouage dans la continuité chez les Slaves du Sud.

 

Une attention particulière a été prêtée aux: Éléments de la culture paléobalkanique dans la genèse de la cultre matérielle des Slaves du Sud avec subdivisions suivantes: Bâtiments servant d’habitation: bunje (taudis) (čemeri, pol jarice); maison. 2. Instruments, outils et vases, où l’on a traité à part certains objets, tels que: couteau de poche; quenouille dite „Dačanka” (femme decae); vase double; kepčija (vase à boire en bois); araire. 3. Vêtements, chaussure et objets de parure où l’onn traite des problèmes ci-dessous énumérés: Costume d’homme des paysans de la région de Vlasina, dans la Serbie du Sud, comme continuité du costume d’homme thraco-dardane; Gunja (vêtement de dessus d’homme en drap); Port d’armes; Tablier; Fichu de femmes; Mouchoir de tête dit binde; Žgun ou džobleta (jupe en forme de cloche); Mise en relief des hanches au moyen du costume; Rubina — rubača (sorte de chemise); Dokoljene (guêtres); Casque de guerriers vieuxcroates; Pantalon étroil en tissu grossier; Costume de femme en Bosnie et Herzégovine; Costume populaire d’homme pour l’été; Chiton ou chemise; Caban; Fustan (sorte de jupon); Bonnet plat d’homme; Bonnet plat de femme; Chapeau avec bord; Ceinture; Costume médiéval des nobles croates; Struka (sorte de manteau);

 

 

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Boutons décoratifs. 4. Poterie; 5. Pêche; 6. Rôle des ornements balkaniques dans Caban rouge avec capuchon; Ôpanques; Objets de parure; Agrafes pour ceintures; la continuité de l’héritage culturel des Slaves du Sud, traitant les problèmes suivants: Méandre, Lis, Croix, Croissant, Swastika (croix gammée), Spirale, Triangle et Lignen zig-zag; 7. Rôle des Dardanes, des Illyriens et des Thraces dans la culture des Slaves du Sud et des Musulmans; 8. Continuité des coutumes de préjugés sociaux et croyances des aborigènes balkaniques dans la mentalité des Slaves du Sud, embrassant les problèmes suivants: Masques rituels; Coutumes et croyances funéraires; Kolede (chansons de Noël ou de Jour de l’An); Culte du serpent; Immolation du bouc au noumène de la source; Croix dans le champ; Kurban (sacrifice sanglant) de fertilité; Cavalier de Thrace -phénomène continu parmi les Slaves du Sud.

 

Dans la section Époque des peuples et des nations on a étudié les questions et problèmes suivants: Formations économiques et culturelles paléobalkaniques dans la continuité chez les Slaves du Sud, embrassant les problèmes suivants: 1. Propriété des immeubles; 2. Exploitation des mines; 3. Métiers et corporations; 4. Poids et mesures; 5. Normes juridiques illyriennes relatives à la distribution des biens communs dans la continuité chez les Croates médiévaux.

 

On a examiné particulièrement: Eléments de continuité de l’organisation sociale paléobalkanique dans la structure social des Slaves du Sud, comprenant les problèmes: 1. Paysans; 2. Formation et évolution de la noblesse; 3. Part prise par les Saxons dans l’ethnogenése des groupes ethniques sud-slaves dans les régions minières; 4. Continuité de la société tribale des aborigènes balkaniques et la symbiose de cette société avec la société tribale serbo-monténégrine; 5. Caractéristiques de la continuité de l’organisation sociale des groupes ethniques et des tribus des aborigènes balkaniques dans la société tribale patriarcale sud-slave, avec une étude spéciale des problèmes de Virdžine (voir explication de ce terme sous № 59—60 des illustrations), Kačkin et Koleno.

 

On traite à part la Continuité de l’art byzantin dans l’ait des régions centrales des pays médiévaux serbes, embrassant les problèmes suivants: 1. Architecture et peinture avec étude spéciale de: Monastère de Mileševa; Monastère de Sopoéani; Monastère de la Patriarchie de Peć; Notre-Dame de Ljeviš; Monastère de Gračanica. 2. Continuité du costume byzantin dans le costume des Slaves du Sud au Moyen âge, avec un examen particulier de sukmen bulgare; Rôle de parure ancienne dans la continuité de la parure des Slaves du Sud au Moyen âge.

 

On a considéré le problème de la Continuité de la parure serbe dans la parure médiévale croate et: Continuité du costume serbe dans le costume médiéval croate.

 

On a exposé également: Racines du patrimoine culturel byzantino-serbe dans la continuité de la culture monténégrine dans le cadre de l’ethnogenèse du peuple monténégrin, embrassant es poblèmes de: 1. Architecture et peinture, prenant particulièrement en considération: monastère de St Nicolas de Vranjina; monastère de la Ste Vierge dans la Morača; monastère de St Nicolas à Dabar.

 

Une attention spéciale a été prêtée à la: Continuité du patrimoine culturel byzantin dans la culture macédonienne, avec subdivisions prrincipales: 1. Monuments, de culture, où l’on a embrassé: monastère de St Pantéléimon à Nerezi, près de Skopje; monastère de St Nahum d’Ohrid; monastère de St Achille de Prespa; monastère de St Jean de Bigor; monastère de St Joachim d’Osogovo-Sarandapor.

 

 

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On a traté le problème: Importance des migrations de la population qui se serbe dans la culture macédonienne, embrassant les problèmes suivants: Monastère de St Georges à Staro Nagoričino; Monastère de Treskavac; Monastère de St Nicolas à Ljuboten dans la région de Skopska Crna Gora; Monastère de Lesnovo; Église de St Clément d’Ohrid; Monastère de St Archange à Prilep; Monastère de Marko; Monastère de Matka; Monastère d’Andréas; Monastère de Psača, Monastère de Matejić; Monastère de Zaum; Monastère de St Nikita dans la région de Skopska Crna Gora; Processus de la continuité des monuments de culture byzantinoserbe dans la culture macédonienne; 3. Continuité de la tradition historique et de la création épique serbes chez les Macédoniens, dans le cadre de la symbiose serbo-macédonienne.

 

On a traité le problème: Importance des migrations de la population qui se sont produites à l’époque plus récente pour l’ethnogenèse des Slaves du Sud, avec les chapitres suivants: 1. Rôle des Uskoks dans l’ethnogenèse des Slovènes et des Croates; 2. Rôle des frontaliers serbes dans l’ethnogenèse des Croates; 3. Rôle des Macédoniens, des Monténégrins et des Bulgares dans l’ethnogenèse des Serbes; 4. Part prise par les Tzintzars (Aromuns) dans la vie de čaršija (marché), la culture et l’ethnogenèse des Slaves du Sud.

 

Un chapitre spécial est consacré au problème: Langue, écriture, parler et dialectes des Slaves du Sud comme caractéristique du patrimoine linguistique commun slave et rôle du milieu géographique des Balkans pour leur différenciation, interpénétration et formation dans le cadre de l’ethnogenèse. On y discute: 1. Langues sud-slaves; 2. Emprunts grecs dans les langues sud-slaves: bulgare, macédonienne et serbo-croate comme réflechissement de la symbiose et de l’assimilation des Byzantins dans l’ethnos des Bulgares, Macédoniens et Serbes; 3. Turcismes dans les langues sud-slaves comme réfléchissement de l’influence culturelle turque (zone des parlers serbes et croates).

 

A la fin on a pris aussi en considération les peuples sud-slaves contemporains que nous avons présentés précédemment chacun à part et, pour terminer: Conclusion.

 

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