Juillet

Le mois de juillet est consacré à Jules César (101–44 av. J.-C.).
Le mois suivant est lui aussi dédié à un personnage de l’histoire
de Rome. L’empereur Néron, comme beaucoup d’autres, ont
tenté en vain d’obtenir le même privilège. Les vieux Bulgares
appelaient ce mois gorechtnik (brûlant).

 

 

 

 


1er juillet – SVETI VRATCH
(saints guériseurs)


Le jour des saints chrétiens Côme et
Damien est un jour chômé au cours duquel il
ne faut pas travailler, sous peine de tomber
malade. Ce jour-là sont célébrés les sorciers,
les guérisseurs et les rebouteux. Des animaux
sont sacrifiés et un repas en plein air est offert
aux membres de la paroisse. Les malades se
rendent auprès de sources réputées pour leur
effet curatif, coupent des bouts de tissu de
leurs vêtements et les accrochent aux branches,
afin que la maladie reste épinglée sur place et ne
puisse plus les rattraper. La légende dit qu’à l’époque
où les dieux vivaient sur terre avec les hommes, un
grand fleuve coulait à la lisière de la plaine, protégeant les
hommes des forces malveillantes qui vivaient de l’autre
côté de la montagne. Sur une colline, derrière un des méandres du fleuve, à l’ombre d’un arbre séculaire,
s’élevait une petite maison dans laquelle vivaient un vieil homme à la longue barbe
blanche et sa fille. Il comprenait le langage des oiseaux et des animaux, connaissait les
secrets de toutes les herbes et savait guérir.Les hommes
l’aimaient et le respectaient comme un dieu. Il ne se passait
pas un jour sans que quelqu’un ne franchisse le pas de
sa maison et ne lui apporte des dons, des fruits et de la
nourriture. Dans cette région, tous étaient en bonne
santé et vivaient une vie heureuse jusqu’à un âge avancé.
Le maître du royaume des ténèbres, qui tenait enfermées à clef les âmes des défunts, ne pouvait se résigner de voir la vieille dame
Mort, envoyée sévir sur terre, souvent contrainte de rentrer bredouille. Le vieillard et sa fille guérissaient les hommes et la maladie ne les emportait pas aussi souvent que dans le passé. Le seigneur malfaisant envoya alors au vieil homme des messagers, porteurs de cadeaux, pour l’avertir qu’il serait sévèrement châtié, s’il continuait à empêcher la mort de faire son travail. Le vieillard refusa de se soumettre, renvoya les offrandes et poursuivit sa noble mission. Le seigneur du royaume souterrain se mit
en colère et envoya punir le bon guérisseur. Une méchante sorcière se chargea de la tâche, fit se lever des vents violents, mit le feu à la colline et réduit en cendres la maisonnette du vieillard. Impuissant face à
ce fléau, le vieil homme s’inclina devant la mort en serrant bien fort contre lui sa jeune fille. La sorcière le transforma en serpent et la fille en coupe. Ainsi, pétrifiés à tout jamais, ils formèrent le caducée, resté jusqu’à présent comme le symbole de la force irréductible de la médecine.

7 juillet. Fête de Nedialko, Nedialka. Selon la légende, le septième jour de la semaine est
placé sous le signe du soleil, «œil» bienfaisant de dieu, porteur de la santé et de la fertilité.

8 juillet PROCOPE APICULTEUR

Ce jour-là, les femmes préparent une galette sur laquelle est représentée une ruche. On sait que la ruche rassemble sous le même
toit l’essaim des abeilles, c’est pourquoi la galette n’est partagée qu’entre les membres et les parents de la même famille, avec des vœux
de santé et de longévité. Selon la croyance populaire, il ne faut jamais verser de l’eau entre les ruches, surtout de nuit. La légende dit qu’une femme, à son retour du champ, avait sorti le pétrin, pétri la farine,
et jeté la pâte au four. Pendant qu’elle pré parait le dîner, la nuit était tombée. Avant de se mettre à table, elle avait rincé le pétrin et
avait jeté l’eau dans la cour au milieu des ruches. Après le repas, la famille était partie se coucher, mais au matin, les mains de la
femme avaient enflé et s’étaient couvertes de cloques.
Son mari l’emmena chez un exorciste qui leur révéla que sa
maladie était une punition des nymphes qu’elle avait arrosées avec l’eau jetée de nuit au milieu des ruches. On sait depuis lors qu’il ne faut jamais jeter l’eau sale de nuit dans la cour. On y jette
trois braises et on la laisse reposer à la maison jusqu’au matin.

15 juillet. Fête de Vladimir, Vladimira. Ce prénom signifie «grand seigneur»

16 juillet. Fête de Julien, Julienne (prénom de Caius Jules César)

17 juillet. Fête de Marin, Marina. (signifie ferme, constant)

15–17 juillet LES JOURS BRULANTS

La mère de Rada lui disait: Ma chère Rada, ma fille,
Voici venus les mauvais jours Les mauvais jours brûlants…
Chanson populaire

Pendant la semaine qui suit la fête d’été de Saint Athanase, le moissonneur, viennent les trois jours noirs que les gens appellent
«brûlants». Le premier, 15 juillet, c’est Tchourouta,
le deuxième, 16 juillet, Parliga, le troisième, 17 juillet, Marina l’Ardente. Les gens croient que s’ils ne respectent pas
les interdits: ne pas travailler au champ, ni dans le jardin, ni à la maison, une boule de feu tombera du ciel et brûlera la récolte et la maison. Les plus terribles sont Tchourouta et Marina l’Ardente.Le jour de Tchourouta, il convient d’éteindre le feu dans toutes les maisons et ce n’est
qu’au troisième jour, le jour de Marina l’Ardente, que deux frères jumeaux se chargent, sur la grande place du village, d’allumer un nouveau feu en frottant des bûches de tilleul avec un fuseau de noisetier. Ces «nouvelles flammes» sont réputées «vivantes» et servent à rallumer les foyers, tout en soignant
toutes les maladies du monde. Les gens croient que Sainte Marina l’Ardente tient sous clef toutes les bestioles et en lâche quelques-unes pour importuner ceux qui ne la respectent pas. La sainte serait également une guérisseuse. Le jour de sa fête, dans la région du mont Pirin les malades prennent
un bain dans une source chaude ou dans une infusion de simples. Ensuite, le malade attache un fil ou un bout de son vêtement sur un arbre fruitier, croyant ainsi «nouer» la maladie. Ce jour est la fête des artisans qui travaillent avec le feu: forgerons, ferronniers, étameurs, chaudronniers et potiers. Leurs
épouses préparent des galettes, les enduisent de miel et vont les distribuer aux voisins pour faire fructifier le travail de leurs maris et leur porter chance. Ces coutumes ont dépéri avec le temps, mais nous les gardons en mémoire comme des cultes anciens rendant hommage au soleil et à son correspondant sur terre, le feu.

20 juillet LA SAINT–ELIE

Cette fête correspond au culte de Perun,
dieu du tonnerre et de la foudre, vénéré par
les Slaves.
La tradition veut que le plus
vieux coq soit saigné en l’honneur
d’Elie, seigneur des foudres, afin
de rajeunir la basse cour de la
maison. On rajeunit également
les «coqs» du village, en intronisant
les jeunes garçons à marier.
La fête se déroule en public sur la
grande place. Les jeunes hommes
qui s’estiment désormais capables
de diriger une maison et de
chercher une compagne sont
introduits par le célibataire le
plus âgé du village. Une
longue ceinture en tissu rouge
est préparée d’avance par
la mère ou par un proche du prétendant.
Elle est appliquée audessous de sa poitrine, le vieux garçon en tient l’autre bout et le jeune
homme tourne à droite pour l’enrouler autour de sa taille. Pendant ce temps, l’assistance
émet des vœux: «Que les filles tournent autour de toi, comme cette ceinture tourne
autour de ta taille!». L’assistance répond «Amen!». Les garçons du village forment une
ronde, en compagnie du jeune initié qui, a partir de ce jour, a le droit de courtiser les
filles, sans provoquer les moqueries de ses compagnons.
A la suite de la fête, il est d’usage de se rendre au lieu saint du village pour un repas
collectif. Ce jour-là, les jeunes filles ne doivent pas se laver, sous peine d’être convoitées par le
dragon des forêts. Outre ceux qui portent le nom du saint Ilia (Elie), Eliana, Ilko, Ilka), c’est un jour de fête pour les pelletiers, les fourreurs, les selliers et les fabricants de tuiles.

27 juillet PANTELEEVDEN

Dans la tradition populaire, Saint
Pantéléïmon est nommé Panteleï le voyageur
ou Panteleï des eaux. Ce prénom, d’origine
grecque, signifie «miséricordieux».
A l’origine du culte que lui vouent les
hommes, il y a leur crainte de l’eau et des ravages
qu’elle peut causer (torrents et inondations).
Le même jour est rendu hommage aux
exorcistes, guérisseurs et rebouteux, car Saint
Pantéléïmon savait soigner toutes les maladies.
Les Bulgares des villages riverains de
la mer d’Azov croient que le jour de Panteleï
(Panteleevden), les hirondelles et les cigognes
commencent à former des volées, se préparant
au long voyage vers les pays chauds. «Les
cigognes vont chercher la neige», disent les
vieux.

31 juillet ZAGOVEZNI (JEUNE)
DE LA DORMITION

On prépare une galette qui, avant d’être
consommée, n’est pas coupée, mais rompue.
On mange gras. Dans certaines régions, on
observe pendant les trois jours suivants une
période de jeûne absolu, afin de purifier le
corps et l’esprit.

 

 

<< Précédent    Suivant >>